#Générale#Il fit ses études au petit séminaire de Laguiole puis fut envoyé au séminaire de Clermont l'Hérault. En 1778, il est pourvu de son titre clérical. Ce titre lui donne, en outre, lorsqu'il séjourne à Montmaton, la jouissance d'une chambre neuve meublée, située au dessus de la ported'entrée de la bassecourt. Il fut ordonné prêtre le 17 mars 1779 à Castres. Par suite d'erreurs administratives, il fut obligé de rester assez longtemps dans sa famille à Montmaton. Enfin, son oncle, Jean Baptiste DELBES, curé de Saint-Urcize, le prit comme vicaire, en 1783 et lui résigna sa cure en 1785. A la révolution, lui et ses vicaires refusent le serment imposé. Il fut chassé de son presbytère en octobre 1792. On pilla son mobilier et il dut vivre errant sur la paroisse au mileu de toutes sortes de difficultés, remplacé par un curé-jureur. Il secachait le plus souvent dans une ferme sûre de la montagne, appelée le Berthot. De là, il allait porter les secours religieux à ses meilleurs paroissiens. Il faillit être pris plusieurs fois mais échappa toujours presque miraculeusement. Une imprudence le perdit. La nuit de Noël1793, il voulut célébrer la messe de minuit dans une maison de Saint-Urcize. Il fallait une pierre sacrée qu'on alla chercher à la chapelledes Pénitents. La neige qui tombait régulièrement trahit les préparatifs, et les traces des pas conduisirent à la maison Vaissier-Repon. Lamaison fut cernée et fouillée. L'abbé DELBES fut trouvé caché dans une armoire. Il avait cependant eu le temps de célébrer la messe qui futpour lui la dernière. Un garde national nommé BASTIDE, refusa de le laisser échapper. Ses amis avaient préparer son sauvetage mais il refusa de les suivre car, disait-il, il y aurait peut-être du sang versé et"je préfère que ce soit le mien qui coule". Enchaîné, les pieds attachés sous le ventre d'un cheval par le féroce BASTIDE, il fut conduit àAurillac par la Roche-Canihac, Chaudesaigues; Saint-Flour, Vic-sur-Cère. Arrivé dans la soirée du 30 décembre, il fut jugé le même jour à 4heures du soir. Il marcha au supplice plein de confiance en Dieu en lisant son bréviaire à haute voix, calme et rayonnant de foi. Il fut lapremière victime sacerdotale de la Révolution à Aurillac. Quelques personnes s'approchèrent de la guillotine pour recueillir sur des lingesquelques gouttes du sang virginal qui venait de couler. Telle fut lafin de ce prêtre qui aima mieux perdre la vie que de trahir sa foi. Ilétait âgé de 38 ans, 10 mois, 11 jours. (Abbé C. BESOMBES - Montmaton, sa terre et son histoire).
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